Contrainte oulipienne n°6 : le portrait alphabétique

Durée de lecture : 2 minutes

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Les membres fondateurs de l’OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle) se considèrent comme des « rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir ». L’OuLiPo est composé d’écrivains, mais aussi de mathématiciens. Car les contraintes que les membres s’infligent sont parfois d’ordre tout à fait scientifique. La contrainte oulipienne la plus connue est le lipogramme, utilisé par Georges Perec dans son roman « La disparition », rédigé sans une seule occurrence de la lettre e. Je vous ai déjà parlé également de l’abécédaire, de l’acronyme, de l’acrostiche et du beau présent. Aujourd’hui, je vous propose de découvrir le portrait alphabétique, notre sixième contrainte oulipienne.

Le portrait alphabétique, qu’est-ce que c’est ?

Je pense que vous n’avez pas besoin de moi pour vous apprendre ce qu’est un portrait… ni ce qu’est un alphabet. Dans le cadre de la contrainte oulipienne, il s’agit de dresser le portrait de quelqu’un sous la forme d’une liste de mots (accompagnés éventuellement d’un complément) classés par ordre alphabétique.

Voici le portrait alphabétique d’Italo Calvino, ami de Raymond Queneau, oulipien et écrivain. Il a été produit par Michèle Audin, une autre oulipienne, romancière et mathématicienne. Vous pouvez trouver plus d’exemples de portraits alphabétiques de la même autrice sur le site de l’OuLiPo.

Vous remarquerez que certaines lettres restent non utilisées. N’oublions pas que les oulipiens établissent leurs propres règles !

Américaines (leçons), Bersabée, classiques, destins (croisés), exactitude, Fleurs (bleues), g, Hermès (ou Mercure), invisibles (villes), Jacques (le fataliste), Kublai (khan), Ludmilla, Maurillia, nuit (d’hiver), opaque, Palomar, Qfwfq, rapidité (et légèreté), subtilité, Theodora, u, vicomte (pourfendu), w, Xénophon, y, zéro (temps)

Comment écrire un portrait alphabétique ?

Je ne suis pas oulipienne, je n’ai pas vraiment de leçons ni de conseils à donner, mais voici comment j’ai composé le portrait alphabétique que je vous propose plus bas. Après avoir choisi la victime du portrait, Salvador Dalí, j’ai commencé par poser toutes les lettres de l’alphabet. Puis j’ai laissé vagabonder mon esprit autour de l’artiste et à chaque mot qui se présentait à moi, j’ai vérifié si la lettre correspondante était « libre ». Lorsque plus rien ne m’est venu, j’ai fait le chemin inverse : j’ai pris chacune des lettres restantes et j’ai essayé de trouver un terme adapté.

Voici le résultat de mon travail :

Andalou (Un chien), Barcelone, Cadaqués, deuil, éléphants, Figueras, Gala, hormigas (fourmis), imagination, Jean, K, Luis (Buñuel), montres (molles), narcissique, œufs, peintre, Q, rêves, surréalisme, tableaux, université (de Barcelone), Velázquez, W, X, Yves (Tanguy), Zurbarán

Si vous ne comprenez pas certaines entrées, discutons-en ! Maintenant, c’est à vous, laissez-vous tenter, pas de pression ! Et pourquoi ne pas commencer par un portrait alphabétique partiel ? Dans tous les cas, il s’agit d’un exercice idéal pour stimuler votre cerveau et apprendre de nouvelles choses sur le sujet du portrait. Un petit jeu peut être amusant aussi : dresser un portrait alphabétique sans préciser qui il concerne et le faire deviner.

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