Tous végétaliens pour nourrir la planète : une fausse bonne idée.

Durée de lecture : 2 minutes

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Ce texte a été rédigé dans le cadre de l’exercice final du cours « Ecrire pour le Web« , dispensé par Rue89. Il a été sanctionné par la note de 89/100, qui m’a permis de valider l’ensemble de la formation.

Veau d'élevage
Photo RyanMcGuire, Licence Pixabay 

La production mondiale de viande n’a jamais été aussi élevée. On a tous une bonne raison d’arrêter de manger de la viande : éthique, santé, environnement… Une étude américaine de 2016 a cependant montré que le végétalisme permettrait de nourrir moins de personnes que certains autres régimes alimentaires.

Rappel des principaux régimes alimentaires
Rappel des principaux régimes alimentaires

 

Chaque seconde, dans le monde, 2000 animaux sont tués pour finir dans nos assiettes. Si on ne peut plus nier les problématiques éthiques et liées à la santé, qu’en est-il des enjeux environnementaux de la consommation de viande ? La démographie est galopante et l’épuisement des ressources alimentaires est bien là. Mais dans le rapport entre production de nourriture et ressources disponibles, l’avantage du végétalisme (alimentation uniquement végétale, excluant les œufs et les produits laitiers) n’est pas si évident. C’est ce qu’a montré l’étude réalisée pour Elementa, en comparant l’impact de 10 régimes alimentaires différents sur l’exploitation des terres agricoles.

Nourrir la population mondiale : une gageure 

L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) prédit qu’en poursuivant le régime alimentaire actuel, répondre à la demande mondiale de nourriture d’ici à 35 ans exigerait que la production de viande augmente de 60 % (PDF). Or, d’après le World Resources Institute, cette production (fourrage, pâturages, transformation, stockage…) occupe déjà plus des trois quarts des terres agricoles mondiales. De toute évidence, notre modèle n’est pas viable pour continuer à alimenter la population croissante.

Terres d’élevage vs terres cultivables

L’idéal serait évidemment d’exploiter, pour la culture de nourriture végétale, les terres aujourd’hui dédiées à la production de viande. Mais d’après l’étude Elementa, près de 30 % de celles-ci sont inutilisables pour fournir de la nourriture végétale et seraient perdues, en tant que ressources naturelles alimentaires.

Près de 30 % des terres consacrées à la production de viande sont inutilisables pour la culture d’alimentation végétale.

En fait, l’exploitation des sols américains alimente, en suivant le régime actuel, 402 millions de personnes. Un régime végétalien permettrait de nourrir 735 millions de personnes. Mais c’est le régime alimentaire lacto-végétarien (végétaux et produits laitiers uniquement) qui aurait le meilleur rendement : il permettrait d’alimenter 807 millions de personnes. On continuerait à utiliser, pour la production de lait (bâtiments, pâturages, stockage…), les terres non cultivables.

Nombre de personnes pouvant être nourries par l exploitation des solsDOI : http://doi.org/10.12952/journal.elementa.000116

 

Cette étude constitue une précieuse piste de réflexion sur les modifications alimentaires à envisager. N’oublions pas, en outre, que l’occupation des sols n’est pas le seul enjeu de la consommation de viande. Par exemple, la FAO a publié en 2013 un rapport (PDF) sans appel. L’élevage de bétail représente 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. C’est plus que tous les modes de transport réunis. Autant dire que les chemins à explorer sont nombreux.

 L’impact de la viande sur l’environnement expliqué en 4 minutes

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3 commentaires

Emma · 21 janvier 2020 à 21 h 46 min

Merci pour cet article ! Je le partage sur ma page Facebook. Il défend, chiffres à l’appui et avec des sources fiables, un juste milieu qui pourrait réconcilier les défenseurs virulents de deux extrêmes !

    Pascale · 22 janvier 2020 à 10 h 55 min

    Merci beaucoup Emma ! 🙂 C’est très gratifiant de voir que j’ai atteint le but que je m’étais fixé 🙂

TISSIER · 7 avril 2020 à 14 h 07 min

Je découvre que je suis flexitarienne… et quand on fait régulièrement des gâteaux (pas seulement pour les voisins et les copains) on est quoi ? Sans mauvais jeu de mots je dirais « une bonne pâte » ! Ca m’est venu spontanément… belle journée

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